Le silence
est une fenêtre ouverte
qui donne
sur le jardin de mon enfance.
Je me souviens
que je me réveillais à l’aube
et que je partais en quête
des présents
du silence
que contenait le jardin,
juste avant que les voix
n’environnent
la terrasse,
l’arrosoir et les roses.
Pieds nus le long
de l’allée blanche,
je découvrais
les gouttes
de la rosée
sur la lavande
et l’empreinte
des pattes de la chatte
qui rentrait de sa promenade
sauvage
dans le bleu de l’agave.
Je me revois
qui me penche
sur l’aile
d’un tout petit silence
ressuscité
en papillon moucheté,
voletant
de lueurs
en senteurs,
de la sarriette
à la menthe.
Si je vais plus loin,
si j’ose m’approcher
de l’ombre verte
de l’olivier,
il me semble entendre
le souffle
de la mer
qui se balance
à fleur
de branches.
Et je me réjouis
aujourd’hui
que le chuchotement
de l’ancien jardin
effacé depuis longtemps
de ce monde,
tel un frêle
point
dérisoire,
soit revenu
soudain
par la fenêtre
ouverte
de ma mémoire
pour se poser
tout au bord
de mon oreille
où feuilles
et silences
à jamais
se retrouvent
et se confondent.
Géraldine Andrée
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