Archives pour la catégorie journal de neige

Matin de dimanche

Une musique
baroque
qui danse
sur les notes
des cloches
du dimanche

ou les cloches
du dimanche
qui dansent
sur les notes
d’une musique
baroque

La flamme
d’une bougie
qui éclaire
ce matin
de neige
et s’y penche

en le confondant
avec le blanc
silence
de ma page
Et la première
goutte

d’encre
dont l’étincelle
contemple
tout ceci
et me dit
Vois comme

je te dédie
ce jour
qui commence

Géraldine Andrée

Le retour

Tu me dis
en rêve
que je t’ai abandonné
en partant
dans ce pays
du Nord
et qu’il est temps
de revenir

En vérité
c’est toi
qui m’as abandonnée
pour ce pays
de soleil
et de neiges
éternelles
dont on ne revient pas

Mais tu m’affirmes
avec un signe
ultime
de la main
que tu habites
cette nuit
la lueur
de ma lampe

éclairant
le sentier
de ce poème
qui mène

à mon cœur

Géraldine Andrée

La route sans nom

C’est une route sans nom qui attend que tu l’appelles par un nom d’étoile, de fleur, de planète, ou par ton prénom, peut-être…

Et c’est ainsi qu’en la baptisant comme tu le souhaites du plus loin que toi-même, la route devient Poème.

Géraldine Andrée

La primevère

Comme la neige
met en évidence
sur ton chemin

l’étoile
du perce-neige
qui vient de la terre,

la page
fait apparaître
la primevère

d’un poème
qui a traversé
la profondeur

que ton cœur
recèle
pour éclore,

ce matin,
à fleur
de ta main.

Géraldine Andrée

Photo de Sunsetoned

Sans titre

Comme je ne peux avoir foi en l’avenir
je place mon espoir
dans le premier mot présent
sur la page

et qui contient
tout l’instant
sous la lampe
de ce soir

Géraldine Andrée

Photo de Juan Pablo Serrano Arenas

Le retour

Je rentre dans le poème
comme dans la maison natale
L’écho de mes pas
résonne

dans le couloir
de sa musique
que je garde
en mémoire

jusqu’à la table
familiale
où luit la corolle
étale et blanche

de la nappe
des dimanches
Il suffit
que je prononce

le mot
« Astre »
pour qu’il devienne
une lampe

qui fasse passer
l’ombre
d’un ancêtre feu
devant mes yeux

et que l’armoire
merveilleuse
où je cachais mes rêves
s’ouvre et s’éclaire

Dans ce poème
j’oublie
tous les voyages
aléatoires

de la vie
les chemins épineux
la boue des flaques
la pluie qui me glace

Me voici revenue
au Pays
et lorsque je franchis
le seuil

de la chambre
de l’ancienne
enfance
le poème

dans un bruit
de feuille
détachée
de mon soulier

réveille
ma voix de petite fille
qui me dit
Tu es rentrée

au cœur
de toi-même

Géraldine Andrée

Sans titre

Quand j’écris
un poème
que je dédie
au jour lui-même,

les mots
percent
la neige
de la page,

les mots
font fleurir
l’hiver
dans mon regard.

Géraldine Andrée

L’éclat de l’instant

Écris
aujourd’hui
sur l’éclat
de l’instant

quand
la goutte
d’encre
meurt

en brillant
pour donner
naissance
au mot

suivant

Géraldine Andrée

En enfance

Je retrouve ce matin
l’émerveillement de mon regard
posé sur la neige
dont je veux décrire l’éclat
sur la page

signe que je suis bien
en enfance
car j’éprouve
de l’enchantement
sans trouver un seul adjectif

Géraldine Andrée