Je crois qu’il n’y aura pas d’hiver
car, voyez-vous,
l’eau qui se mêle
au ciel
dépose
une corolle
de soleil ;
entre les branches,
une abeille
danse
sur un rayon
de silence ;
les points
roux
des baies
sauvages
brillent
au bord
du chemin
et les pétales
de jasmin
exhalent
leur parfum
très près
de nos visages.
Je crois qu’il n’y aura pas d’hiver
car l’ombre
du soir
s’invite tard
sur la terrasse
et le monde
dans sa ronde
d’enfant
annonce
pour le lendemain
une aurore
aussi ardente
que celle
de la veille.
Si Claire
ouvre la bouteille
d’encre,
ce n’est pas pour suivre
la première
ligne
de son cahier
d’écolière
mais pour remplir
tout l’azur
de la page
avec la couleur
qu’elle souhaite
et faire reculer
en un clignement
de paupière
toutes
les lisières.
Il n’y aura pas d’hiver
car nous avons foi
en la feuille
qui recueille
l’étoile
et s’il nous vient l’envie
d’allumer
un feu
après le passage
d’un météore,
ce sera juste
pour éclairer
encore
un peu
nos yeux.
Géraldine Andrée