Alors, j’ai allongé ma sœur,
la tristesse,
sur la couverture
fleurie
du grand lit
puis j’ai allumé le feu
dans la nuit
de la cheminée.
Les flammes,
ces ballerines
bleues,
se sont entrelacées.
J’ai dégrafé sa robe noire,
délié ses sombres rubans,
ouvert son corsage
et ainsi penchée
sur le soupir
de notre âme
à fleur
de ses lèvres,
j’ai approché
de son visage
la corolle
de la pivoine
blanche,
pour qu’elle s’endorme
avec le souvenir
de mon ultime
sourire
dans le jardin
de la lointaine
enfance.
Géraldine