Archives pour la catégorie Le temps pour Soi

TU ES PRÉCIEUSE

N’oublie pas, ma chère, que TE CONSIDÉRER COMME PRÉCIEUSE TE RENDRA PLUS FORTE. Alors, chouchoute-toi ; dorlote-toi :

*Bois beaucoup d’eau

*Va à la rencontre des livres qui t’attendent dans ta chambre

*Passe une longue nuit entre des draps satinés

*Pose un bouquet de fleurs fraîches sur la table basse de ton salon

*Écris chaque matin dans ton journal de Diva

*Ouvre toutes les portes afin que la musique baroque traverse les pièces de ta maison

*Enroule une écharpe en mohair autour de ton cou

*Pulvérise sur tes poignets ce parfum à la rose acheté à Majorque quand tu te sens incomprise par le monde entier

*Suis le chemin d’un poème qui t’apprendra à te déhancher davantage

*Fais brûler de l’encens ayurvédique

*Mange des gaufres chaudes au miel

*Interroge la flamme de ta bougie préférée : elle seule sait

*Sirote un thé en regardant la lune

Et surtout, respire ; tout va bien, vraiment,

car il n’y en a pas deux comme toi

pour te créer des moments de joie.

Tu es UNIQUE.

Géraldine Andrée

Écrivaine privée-biographe familiale-écritothérapeute

Sans titre

Comme
ultime
preuve
d’un retour


à la vie
acheter
ce recueil
de poésies


et faire
confiance
au feuillet
d’un poème


que le doigt
rencontre
par hasard
pour aimer


encore

Géraldine Andrée

J’écris pour Toi

J’écris pour Toi.
J’écris pour que tu choisisses le sens de ta vie ;
pour que tu croies en l’Univers, au mouvement des étoiles qui changent les situations;
pour que tu éclaires avec ton âme les matins, même s’il te reste le goût du chagrin ;
pour que tu fasses confiance au temps, à la force de la patience ;
pour que tu aies le courage de renoncer quand c’est nécessaire, afin de mieux recevoir par la suite ;
pour que la fenêtre de la page transforme ton regard ;
pour que tu me lises et me répondes en écrivant lentement, en te délectant des méandres de l’encre ;
pour que tu traces toi-même ton chemin avec persévérance ;
pour que tu sois protégée par le pouvoir et la pureté de tes intentions ;
pour que tu ressentes là, tout au bord de la marge ou à la fin de la phrase, l’infini possible ;
pour que tu entendes la feuille d’un nouveau printemps se déplier sous tes doigts.

Je t’écris pour que ma lettre crépite comme les ailes d’un ange que tu appelles
quand il te semble que tu t’es éloignée de toi-même.

Géraldine Andrée

Robe de fête

Décidément
elle n’est pas
de cette famille
qui l’ignore

Et en pleurant
encore
elle s’éloigne
à petits pas

sur la route
noire
dans sa robe
de moire

sa robe
faite
pour les instants
scintillants

sa robe
de fête
qui se soulève
quand elle se tord

un peu
les chevilles
sur ce sentier
escarpé

qui malmène
ses talons
hauts
Puis elle se surprend

à sourire
à travers
ses sanglots
Alors

qu’elle s’est donné
tant de peine
pour briller
à la table

ce sont les étoiles
qui sont devenues
désormais
ses paillettes

Géraldine Andrée

Photo de Jonathan Borba sur Pexels.com

Sois fidèle à toi-m’aime, surtout quand on te renie !

Le jardin d’un poème

Ma mère me disait

certains dimanches

de juin

Sors

de ta chambre

Il fait beau

Ce qu’elle ignorait

c’est que j’étais déjà dehors

au soleil

dans le jardin

d’un poème

sagement

assise

dans l’herbe

d’or

tandis que l’abeille

d’une rime

bourdonnait

à mes oreilles

Géraldine Andrée

Ma petite vie

Je mène
ma petite vie
Je lis
J’écris
dans mon journal
intime
Le souffle
de la méditation
est la seule
vague
qui m’emporte
plus loin
D’aucuns
diront
que ma vie
est insignifiante
À ces gens
je réponds
qu’elle est
au contraire
constellée
de signes
lorsque
les lueurs
des poèmes
à venir
traversent
la taie
de la nuit
derrière
mes paupières
qui clignent

Géraldine Andrée

Le jardin de la mémoire

Chacun de nous garde en mémoire un jardin.

Jardin d’enfance, jardin d’une maison de vacances, jardin ouvrier où l’on fait sa petite récolte un dimanche.

Qui n’a jamais goûté une sieste sous son arbre préféré, contemplé l’éclosion d’un laurier-rose, suivi le chat parmi les herbes hautes, ramassé des fruits pour en remplir son panier, mangé des pommes ou des reines-claudes lors d’un pique-nique organisé en fraude ?

Mais voilà ! Nous sommes toujours obligés de sortir du jardin.

Parce qu’il faut aller à l’école, partir travailler, gagner sa vie.

Parce que la maison sera vendue, que le crédit doit être remboursé, que la mairie veut remplacer le verger par un parking.

La mémoire d’un jardin est teintée de nostalgie pour toute la vie.

Chacun se sent exilé d’un jardin qu’il a bien connu, de son jardin qu’il pensait posséder ou d’un jardin collectif à jamais perdu, et donc métamorphosé en mythe (comme, par exemple, le jardin d’Éden d’où l’homme originel a été chassé).

Est-ce que les jardins existent pour qu’on les regrette, qu’on les pleure, qu’on les quitte ? Peut-être…

Je crois que durant tout le temps de notre vie, nous cherchons le jardin initial.

Et nous le retrouvons souvent, en créant – une musique, un livre, un tableau, un film où il est uniquement question de lui, le jardin-refuge…

Certaines séances de méditation nous invitent à entrer en notre songe en imaginant une source, un feuillage, un sentier qui, si nous l’empruntons au rythme de notre souffle, nous emmène… vers nous-mêmes.

Car c’est ainsi : je crois que les jardins les plus merveilleux ne sont pas à l’extérieur de nous mais qu’ils respirent, bien vivants, en nous.

Les jardins existent pour nous montrer que nous sommes tous sur cette terre un jardin.

Alors, ouvrons nos grilles au pas du promeneur qui vient !

Géraldine Andrée

Revenir

Alors, mon rêve m’a fait revenir dans la maison où je séjournais jadis, juste avant ma naissance.
J’ai reconnu la lumière blanche d’un beau dimanche qui enroulait ses soleils dans la corbeille, les reflets de la faïence, le pain blond coupé en tranches et parmi toutes les fleurs de ma vie, l’Unique – celle qui luit.
J’ai reconnu surtout mon journal intime, trop tôt abandonné mais ouvert comme une fenêtre et dont la corolle du premier mot guidait mes yeux
vers la Vérité.

Géraldine Andrée

Matin de dimanche

Une musique
baroque
qui danse
sur les notes
des cloches
du dimanche

ou les cloches
du dimanche
qui dansent
sur les notes
d’une musique
baroque

La flamme
d’une bougie
qui éclaire
ce matin
de neige
et s’y penche

en le confondant
avec le blanc
silence
de ma page
Et la première
goutte

d’encre
dont l’étincelle
contemple
tout ceci
et me dit
Vois comme

je te dédie
ce jour
qui commence

Géraldine Andrée

Jusqu’à la mer

Je descends le sentier qui va jusqu’à la mer.
Mes sandales de plage sont si légères
qu’il me semble que j’ai des ailes à mes pieds.

Une étincelle danse au bord de mes paupières
et je la suis comme un météore
vers la terre ourlée d’or.

À l’instant précis où je vais ainsi jusqu’à la mer,
je n’ai plus de mémoire, plus de nom.
Mon âme est vierge comme une page avant l’histoire.

Seul m’importe ce caillou roux
qui me précède toujours
et qui me guide, telle une prière.

Tout ce que je sais, c’est que je suis partie tôt,
à l’heure où le monde dormait.
J’ai quitté la chambre sans ouvrir les volets.

Christophe croira que je poursuis mon rêve.
Ce qui est vrai, d’une certaine manière,
à une différence près :

j’avance dans la lumière.
J’ai oublié nos disputes de la veille,
le fait qu’il m’ait trompée pour une autre

car maintenant que je descends le sentier jusqu’à la mer,
je suis bien plus qu’une simple amante éplorée,
bien plus qu’un numéro de téléphone sur un carnet.

Mon souffle m’entraîne au cœur du soleil
qui me fait signe depuis le rivage
pour jouer avec les vagues.

C’est lui que je rejoins,
prête à recevoir, pour unique présent,
un bouquet de lueurs de sel dans mes mains.

Je ne me retourne pas vers la maison,
vers le mur où s’accroche le lierre,
vers la terrasse où les chaises se font face.

Il me tarde d’être le petit pétale
relié à la grande corolle bleue.
Mais je suis sûre que j’arriverai à temps,

à l’ultime moment où je découvrirai
dans mes yeux
l’éclat de ma rencontre avec le vent.

J’ai laissé le bagage de mon passé tout en haut
et ma robe ondoie
comme une frange d’eau aux lisières.

Je descends le sentier qui va jusqu’à la mer.

Géraldine Andrée